Eau

  • Augmentation foudroyante en 2014

    En 2014, les agriculteurs ont acheté 16% de produits phytosanitaires de plus.
    Jardiniers amateurs et gestionnaires d’espaces verts ont diminué de 2, 2% chaque année pendant trois ans, puis ont ré-augmenté de 10% en 2014.
    L’explication serait conjoncturelle : printemps doux, saison pluvieuse etc…
    Et les néocotinoïdes utilisés pour « enrober » massivement les semences (légumes comme grandes cultures) doivent être en partie responsables de cette augmentation. Mais, en 2014, une étude a montré qu’ils n’étaient pas utiles : ils disparaissent de la plante avant l’arrivée des ravageurs spécifiques (ne tuant que les insectes non-cibles) et n’augmentant pas les rendements du soja.
    En même temps, O surprise (?), les semenciers et fabricants de poisons annoncent la diminution de leurs bénéfices, et des licenciements à travers le monde. Le capitalisme globalisé nous avait habitués à la séquence inverse : bénéfices accrus suivis de « dégraissage » (cf Michelin et autres).
    Alors ? cela ressemble à des précautions de panique : faire des provisions avant une interdiction prévisible.
    Déjà, l’interdiction de l’atrazine avait été retardée d’un an à cause des stocks qu’il fallait utiliser.
    Comme un drogué qui stockerait son crack avant la fin de la fabrication.
    Mais hélas, il s’invente tous les jours de nouveaux poisons et drogues.
    RV: ci-dessous, « désherber, un plaisir avec enlist duo ». « Herbicides dans une aire de jeux d’enfants ».

    RV: ci-dessous, « désherber, un plaisir avec enlist duo ». « Herbicides dans une aire de jeux d’enfants ».

  • L’EAU BRADEE AUX MULTINATIONALES

    Le 25 juin 2015, le Parlement européen soutenait le Droit humain à l’eau et à l’assainissement, alias RIGHT2WATER, suivant la pétition européenne lancée en 2013. Puis, le 12 novembre, les nations Unies envisagent une résolution sur de Droit à l’eau…
    Cela fait suite à une pétition européenne qui a recueilli 1.884.790 signatures. Il en fallait Un million pour que cette initiative devienne une proposition de loi envoyée à la Commission européenne. L’initiative a été fraîchement reçue, mais elle continue son chemin.
    Ce droit à l’eau et à l’assainissement est centré sur la notion de service public. L’eau est un « monopole naturel » qui doit être exclu des règles du marché intérieur. Et on peut ajouter « international », la domination d’origine française des multinationales étant bien connue. Sur les 55.500 signatures requises pour la France, 22.969 ont été produites et seulement 17.247 validées !
    Curieusement, cette pétition a été peu relayée et mal diffusée en France où elle n’a même pas atteint le quota de signatures demandé par le règlement ICE.
    Seules la CGT et la CFDT, plus mollement, ont relayé cette pétition.

  • Perturbateurs endocriniens en justice

    Alors que la Commission européenne n’a toujours pas publié, et ce avec 2 années de retard, les critères scientifiques qui vont permettre d’exclure les pesticides et biocides perturbateurs endocriniens, le Tribunal de la cour de justice de l’Union européenne donne suite aujourd’hui à une plainte de la Suède et reconnaît que la Commission européenne en ne publiant pas ces critères dans les délais à violé le droit de l’Union !

    C’est une grande victoire juridique pour tous les défenseurs de l’environnement et de la santé. Il faut maintenant que la Commission européenne arrête de perdre du temps et publie sans délai des critères scientifiques réellement protecteurs qui permettront d’exclure les pesticides et biocides perturbateurs endocriniens afin de protéger la santé des européennes et des européens… et celle des générations futures !
    voir ci-dessous « Haro sur les PE, qu’est-ce? » et « L’abeille au Sénat ».

    Et, surtout, le livre de Stéphane Horel « Intoxication » paru à La Découverte en novembre !

    https://www.generations-futures.fr

  • coucou, revoilà les rats taupiers

    On les croyait l’objet de toutes les sollicitudes. La lutte précoce et collective, mise en place fin 2012 – à titre expérimental- par la LPO était en train de porter ses fruits.
    Il suffit d’un mot : « raisonnée ». La lutte sera aussi, nous dit, le 23 octobre 2015, l’arrêté de M. le Préfet « raisonnée ». Le garant de la salubrité publique emploie un terme créé par l’agriculture raisonnée, ce faux-nez des pesticideurs, inventé en 1992 pour contrer les éventuels bienfaits de la loi sur l’eau. Hélas, un jugement a admis que ce faux-nez était un bienfait pour l’environnement !
    De plus, comment peut-on, dans un décret, ordonner de protéger les prédateurs naturels, à plume et à poil, des rats taupiers, tout en classant « nuisibles » les prédateurs poilus ?

    RV dans cette rubrique : « Que faire des campagnols », « Les rats taupiers nous emmènent très loin », et « colloque taupiers ».

  • OMS et pesticides

    Le 25 juin, l’OMS déclare cancérigènes ou risqués pour l’Homme, 3 pesticides : le DDT, le lindane et le 2,4-D.
    C’est le résultat, comme le précise l’association « Génératione futures » du travail de 26 experts de 13 pays différents, réunis à Lyon siège du Circ.

    Et, mais, bien sûr, les avis du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), relayés par l’OMS ne sont pas contraignants.
    Bravo : Les deux insecticides sont interdits en France; le DDT en 1970, le lindane en 1998. Mais ils n’étaient pas considérés comme dangereux pour les êtres humains. Leur interdiction n’était pas générale dans le monde et ne portait que sur des usages agricoles.
    Le lindane restait à usage pharmaceutique, pour les poux de nos enfants ! Quant au 2,4-D, herbicide favori des jardineries, recommandé même en EAJ (emploi autorisé en jardin), nouveau sur la liste, il est classé « peut-être » cancérigène.Et, précise l’association « Générations futures », a des effets « immunosuppresseurs »
    La nouveauté de l’OMS est de reconnaître leur action « immunodépressive », avérée chez l’animal et donc « possible » chez l’Homme. 2,4-D et DDT sont aussi des perturbateurs endocriniens.
    Il semble que, de plus en plus, le danger présenté par les PE soit enfin reconnu !
    RV ci-dessous « Haro sur les PE »; « EAJ, emploi autorisé »; « Néocotinoïdes »; et « Printemps silencieux ».

  • Printemps silencieux

    En 1962, Rachel Carson voyait venir des « Printemps silencieux », des années où les oiseaux ne chanteraient plus en faisant leurs nids, car décimés par les insecticides.
    1962, c’était hier: c’est aujourd’hui
    La généralisation des pesticides dans notre agriculture compétitive, destinée à nourrir le monde, le détruit.
    En particulier les graines enrobées, tant appréciées par les donneurs d’ordre des agriculteurs car la plante, devenue productrice d’insecticide, tue les insectes tout au long de sa vie… (voir plus bas: NEOCOTINOIDES)
    Ce printemps aucun oiseau n’a chanté dans un petit hameau cerné de maïs fourrager. Incrédulité générale: « mais ils chantent, j’en entends », oui quelques-uns chantent, d’autres ont fait leur nid dans les hameaux voisins où l’exploitation du sol n’est pas développée à cet extrême.
    La disparition des oiseaux est générale et leur silence commence à se faire entendre !

  • SAGE Allier aval, déposition de PdDNE envoyé à la préfecture

    Clermont-Fd, le 27 février 2015
    Monsieur le Président,
    Monsieur le Président de la Commission d’enquête publique sur le projet du S.A.G.E. Allier aval,
    en mairie de Clermont-Ferrand, 15 mail d’Allagnat, 63000
    L’enquête publique sur le S.A.G.E. Allier Aval qui se termine aujourd’hui 27 février 2015 semble être rédigée pour ne pas être facilement consultée. Le P.A.G.D. de 384 pages, la foison de documents, souvent en caractère tout petits, des cartes où se mélangent eaux superficielles et souterraines, qui ignorent les zones Natura 2000, l’absence d’historique de la gestion précédente et de ses échecs puisque près de la moitié des masses d’eaux ont fait l’objet de demande de report d’atteinte de leur bon état de 2015 à … 2027, l’absence des différents scenarii possibles, du débat, rendent pour le moins peu accessible cette enquête. Devant un tel véritable parcours d’obstacles, infranchissables pour beaucoup, qu’en est-il réellement de la citoyenneté ?
    Sur le fond, pour ce qui est des carrières, nous ne pouvons malheureusement que répéter nos remarques lors des enquêtes sur le schéma des carrières. L’interdiction de carrières dans certaines zones , en fait « l’autorisation de carrières dans certaines zones » va permettre aux carriers de creuser dans des alluvions aux  » nappes perchées » décrites comme sans relation hydraulique avec la nappe dite d’accompagnement de l’Allier (comme si l’évidente gravitation n’existait pas !). Déclarés hors d’eau par la carte d’opportunité pour les carriers, redessinée en son temps par le préfet, carte qui a acquis, au fil des ans, une crédibilité institutionnelle qui vient pallier à l’absence de crédibilité hydrogéologique. Le coup de crayon sur la carte a évolué au bénéfice des carriers et au détriment de la sécurité de la qualité de l’eau.
    Le Sage pense à gérer les anciennes carrières, voire à les réhabiliter ! Il y a des années que la plupart de ces excavations ont servi de décharges clandestines à des matières estimée dangereuses par les rares témoins de déversements. Mais pas un mot sur leur état actuel qui réclame
    réhabilitation, et dépollution.
    Le point 5.1.11 préconise timidement « Etudier, si besoin l’origine et l’impact des pollutions chroniques et ponctuelles à l’échelle du bassin Allier aval, et mieux connaître leur mode de transfert ». Si besoin… ! Il a fallu reporter l’objectif de bon état, le plan Ecophyto aboutit à une augmentation de 9 % de phytosanitaires en France en 2013, la ville de Clermont -Fd vient d’investir 18 millions d’euros pour une usine de traitement de son eau potable de la nappe d’Allier…. D’autres structures en France ont déjà étudié, sans faire l’autruche :
    Pour préserver durablement la qualité de l’eau tout en maintenant l’activité agricole, qu’elle soit de maraîchage ou d’élevage, ou même céréalière, ce qui nous concerne particulièrement, quoi de plus efficace que d’inscrire la démarche bio sur les territoires ? On cite souvent la démarche de la ville de Münich pour protéger son eau potable. Mais en France aussi, de nombreuses collectivités ont décidé d’aller au delà de la simple recommandation de développer une agriculture conventionnelle économe en intrants en contractant dans les territoires pour une agriculture qui se refuse clairement et sainement à ces intrants qui polluent l’eau des captages . Citons les régies Eau de Paris (vallées de la Vanne, la Voulzie, la Vigne) ou celle de Lons le Saunier, par exemple. Citons aussi le S.A.G.E. de la Drôme ou celui de la Bresle (Haute Normandie-Picardie). Alors que l’Auvergne est un vide sur la carte de France des initiatives de ce type, il est bien regrettable que le S.A.G.E Allier Aval n’envisage pas cette piste de développement réellement durable. Aussi nous vous invitons, Monsieur le Président, à étudier ces approches territoriales et transversales (*) qui ont été tout récemment présentées au lycée agricole de Lempdes, et si possible à proposer des expérimentations pilotes sur le bassin qui nous préoccupe.
    Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération citoyenne..
    Pour Puy-de-Dôme Nature Environnement Le président

  • Moule perlière, ma chérie

    Projet de territoire sur l’Ance du Nord

    Le 21 février de l’an 2015, nous fûmes conviés à une séance récréative, à Usson-en-Forez, avec film sur le retour de la mulette, Margaritifera margaritifera, de son nom savant.
    Comme vous savez, on trouvait de ces moules en grandes quantités dans nos rivières et ruisseaux. Nos grands-mères en agrémentaient la soupe des cochons. Quant à les tuer pour y trouver des perles, nous ne le savions pas. Et qu’est-ce qu’on en aurait fait de ces perles ?
    Et puis, le temps passe, on ne va plus au bord des rivières, et un jour quelqu’un s’avise qu’il n’y a plus, ou presque plus de ces moules.
    Pourquoi ? comment ? depuis quand ? qu’est-ce qui s’est passé ? est-ce qu’on peut faire quelque chose ? et quoi ?
    Nous pensions sortir du cinéma un peu plus instruits, et se coucher moins bêtes, comme on dit par ici. La moule vit dans une eau très pure, sans nitrate ni phosphate, ni résidus de pesticides. Elle a besoin des truites pour se reproduire, et les truites ont elles aussi besoin d’eau propre, oxygénée et fraîche. Il lui faut des fonds sableux pour s’y enfouir à son aise, sans algues, même très petites, comme celles qui rendent les cailloux visqueux et les pierres glissantes. Dès que les mesures scientifiques montrent qu’il y a plus de 1,7 milligrammes de nitrate par litre d’eau, elle commence à se sentir mal.
    Que nous a-t-on dit sur la qualité de l’eau de l’Ance ? que le nitrate ne dépassait pas 1,5 milligramme par litre, que les pesticides étaient en dessous des normes nationales (et même européennes), à peine quelques microgrammes de glyphosate, là-bas, lorsque l’Ance se rapproche de son confluent ; que les truites étaient nombreuses et alertes, tout à fait capables de transporter les larves de moules dans leurs branchies comme elles l’ont fait pendant des millions d’années.
    Et, en moins de trente ans, les moules ont quasi disparu : il en reste à peine quelques milliers là où il y en avait plusieurs centaines de milliers ; il n’y a presque pas de jeunes.
    Et l’eau est pure, n’est-ce pas ? la ripisylve, les arbres qui bordent les rives, est présente presque partout ; tous les prés sont naturels ; les rejets ponctuels ne sont pas dangereux…

    Alors ?

    Qui raconte des blagues ? les moules qui disparaissent ? les hommes qui mesurent la qualité de l’eau ? les riverains qui entretiennent les prairies naturelles ? Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on peut faire quelque chose ?

    PS: AJOUT du 11 juillet 2015 : La lettre du contrat territorial de l’Ance du Nord (de juillet) confirme l’existence de 11 points de mesure dans le bassin de l’Ance en 2014 (et en 2015). Et, pourtant, la chargée de mission, présente, a refusé de donner des informations à ce sujet. Incompréhensible.
    RV: EAU « Moules perlières Natura 2000 »

  • Right2water, Qu’est-ce ?

    traduction : Le droit à l’eau. (right = droit; 2 = two = to= à; water= eau
    Une coalition d’associations (dont Pddne) et de syndicats européens a lancé sur le net une ICE : Initiative citoyenne européenne, en décembre 2012, pour le droit à l’eau et l’assainissement par un SERVICE PUBLIC.
    Depuis avril 2012 il est possible de proposer une loi qui a recueilli UN million de signatures dans 7 pays européens.
    right2water a recueilli 1.884.790 signatures dans les temps requis.
    Sans résultat !
    La privatisation de l’eau est trop juteuse pour être abandonnée.
    La commission soutient les firmes privées sur ce sujet, selon la réponse faite le 19 mars 2014.
    PS cette initiative ne ressemble pas à la pétition lancée par Pollinis ! R.V. Au quotidien « vérifiez vos pétitions ».

  • Brève histoire des pesticides

    Les pesticides ont envahi notre vie. Ils sont à présent partout: dans la maison, les rues, les prairies dites « naturelles », l’eau que l’on boit et les rivières où les moules perlières achèvent de mourir, dans les sols.
    Ils sont généreusement répandus, souvent d’avance, avant même que le « ravageur » se manifeste; ils rendent résistantes les mauvaises herbes.
    Ils détruisent les abeilles et déforment nos enfants.
    le Puy-de-Dôme est un hôte fastueux des pesticides, grâce aux Grandes Cultures, censées empêcher le Monde de mourir de faim.
    Vraiment ?
    PS : le mot mortel « néonicotinoïde » a été abrégé en « néocotinoïde » ! Cela n’empêche pas ces perturbateurs endocriniens d’être dévastateurs pour tout ce qui vit, des vers de terre à nos enfants, dès avant leur naissance.