En 2008, le groupe régional de surveillance des pesticides, Phyt’eauvergne, a dressé la liste de ses interventions auprès du public, afin de diminuer l’usage des pesticides. Voici une lecture critique de ces interventions.
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Phyt’eauvergne, bilan des actions
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Captages AEP, esquisse novembre 2009
texte pour le Groupe Eau de l’Université populaire et citoyenne, le 24 février 2010. Les captages d’eau potable le long de l’Allier alimentent le Grand Clermont et les syndicats distributeurs voisins
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Pesticides pour tous !
On pensait naïvement que l’enquête à quatre mains publiée en 2007 par Fabrice Nicolino et François Veillerette : « Pesticides. Révélations sur un scandale français » avait atteint son but : faire comprendre qu’il fallait cesser de nuire à notre environnement et, directement ou par ricochet, à nous-mêmes et nos enfants venus ou à venir.
On avait compris que le travail effectué pour décortiquer le ou, plutôt, les scandales servait de guide pour rebrousser chemin, modifier les pratiques et, surtout, rendait possible une « séparation des pouvoirs » entre ceux qui fabriquent et répandent les « phytosanitaires » et ceux qui les « contrôlent », afin de mieux nous protéger, nous tous qui en « bénéficions » sans même le savoir.
L’argument principal des fabricants de pesticides reprend celui qui a permis la prolongation de l’amiante : un usage « raisonné » est possible en agriculture. L’agriculture « raisonnée » créée en 1993 par le lobby des pesticides, même étendue à tous les exploitants, ce qui est loin d’être le cas, ne diminuera qu’à la marge les déversements des poisons. Alors que la volonté affichée est de les réduire de moitié.L’amiante, pourtant porteuse d’un cancer spécifique, a utilisé cet argument fallacieux jusqu’en 1997. Les pesticides n’ont pas cette caractéristique : preuve avancée pour les disculper tous, pour nier en bloc l’augmentation spectaculaire des cancers, des malformations chez les enfants, toutes les atteintes à notre environnement. C’est ainsi que le lobby transforme le Gaucho, le Régent et autres Cruiser en martyrs de la persécution écologique : les abeilles sont exposées à tant d’adversaires qu’on ne saurait tenir pour responsable un unique produit phytosanitaire.
Quand il n’y aura plus d’abeilles, que mangera-t-on ? Défendre le Gaucho et ses collègues de cette façon, c’est reconnaître que notre planète est inondée de produits les plus variés, tous plus ou moins cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.Prétendre que les produits phytosanitaires -destinés à « soigner » les plantes – sont soumis à une procédure d’autorisation semblable à celle des médicaments pour humains est le dernier argument trompeur déversé dans nos oreilles. Cette proposition, sous la pression du lobby, a été écartée du règlement européen REACH qui vise à mieux contrôler l’usage, et la connaissance, des pesticides.
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Boire, mais quoi?
L’eau du robinet ? chargée en nitrates et parfumée à la javel ? l’eau en bouteille ? chère et, malgré les promesses du PET, matériau généralisé en toute hâte et sans tambour au début des années 1990, pleine de résidus de plastique. A la télé, on voit sur les tables des prestigieuses réunions publiques, des carafes et des verres, voire seulement des verres remplis. L’association de consommateurs, Que choisir ?, est très active.
Les sociétés concessionnaires se partagent 80% du marché de l’eau ; la Lyonnaise des Eaux (Suez) couvre le plus grand territoire d’un seul tenant, dans notre région. Clermont-Ferrand reste en régie municipale et Cournon a été reprise en 2007. biblio : La Galipote n°116. {voir plus loin}
Importance des sociétés d’embouteillage d’eaux. Volvic, la plus connue, appartient à Danone. Avant d’être mises en bouteilles (de plastique) et commercialisées, toutes les eaux sont traitées, mais cela n’est pas dit. Toutes les bouteilles de plastique, et même celles en PET, relâchent des molécules dans l’eau. Pour la bonne raison que la bouteille est remplie sitôt moulée à chaud ! Et qu’ensuite elle est stockée et transportée en plein soleil… Si vous voulez en boire, préférez celles qui ont un taux élevé d’ohm (résistivité) et un taux faible de résidus à sec. Ce sont les plus « pures ». Les sels minéraux vantés dans les publicités ne font que transiter dans notre organisme qui ne les assimile pas, en général. Notre principale source de sels minéraux se trouve dans les fruits et légumes.
Enfin, malgré une très ancienne obligation, les captages d’eau de robinet sont peu protégés ; la plupart n’ont qu’un très petit périmètre de protection.
La solution individuelle (et égoïste) est d’utiliser une carafe filtrante. Souvent, le filtre, lorsqu’il est fixé sur un robinet, devient un nid à bactéries et il faudrait qu’il soit jeté dans une décharge spécialisée dans les produits toxiques, ce qui n’est pas le cas.
Solution : pas de solution, à moins de préserver correctement la ressource en eau. -
Surveiller, et après ?
lien : www.phyteauvergne.org
Ce site n’est plus accessible, car son financement par l’Etat n’est pas reconduit. Les financements locaux restent assurés jusqu’à 2010, mais insuffisants pour continuer la surveillance à l’identique. Donc, période de réflexion… C’est le Service de la protection des végétaux de la Draf (Direction régionale agriculture et forêt) qui valide la surveillance des résidus phytosanitaires dans l’eau. Une seule personne en était chargée, partie l’été 2007 et pas encore remplacée au printemps 2008. mail : srpv.draf-auvergne@agriculture.gouv.frEn 1996, fut décidée la création d’un organisme, dans chaque région, pour surveiller la présence de pesticides dans l’eau vive (les rivières) et souterraines (les nappes phréatiques). L’Auvergne mit sur pied, dès 1997, le groupe Phyt’eauvergne qui, depuis, publie un rapport copieux à intervalles presque réguliers. Puy-de-Dôme Nature Environnement a suivi l’augmentation régulière du nombre et de la concentration des pesticides dans la région.