Environnement

  • Glyphosate aux mains des lobbys

    Sur le site Lelanceur.fr, 9 septembre 2016:
    Michèle Rivasi fustige le manque de courage de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) alors que Bruxelles a prolongé jusqu’à fin 2017 l’autorisation du glyphosate, la substance du fameux Roundup, et que l’EFSA est de nouveau au centre d’une polémique. L’association Générations futures l’accuse en effet d’autoriser l’utilisation d’herbicides dangereux pour la santé qui devraient pourtant être interdits. La députée européenne reproche aussi à la Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker d’être plus sensible aux lobbys industriels qu’aux conséquences sanitaires et environnementales. Entretien sans concession.

  • Néonicotinoïdes et pollinisateurs

    On a tellement l’habitude d’avoir des nouvelles de la santé des abeilles que l’on oublie les pollinisateurs sauvages, bien plus nombreux. Le titre de l’article paru dans Le Monde, le 18 août 2016: « Les insecticides néonicotinoïdes triplent la mortalité des abeilles » est erroné: il s’agit des pollinisatuers autres que les abeilles domestiques, qui ont été suivis de 1994 à 2011 par un institut de recherche anglais (à York).
    La grande modification, l’augmentation de la mortalité, a eu lieu en 2002, avec l’arrivée des semences enrobées de néonicotinoïdes qui « protègent » la plante des insectes et qui perdurent jusque dans le sol, après les récoltes. Le colza est la culture qui s’est le plus développée. Mais les fleurs qui ont poussé près des champs de colza contaminent aussi les insectes non butineurs…
    Tous les insectes étudiés déclinent, cela va de 10% à 30%.
    Cela ne veut pas dire que les abeilles ne sont pas atteintes par cette guerre chimique menée contre les insectes, Le Monde a juste raccourci le raisonnement.
    L’agriculture « conventionnelle », industrielle, chimique scie la branche qui porte ses « réussites » et ses profits. Ses apprentis-sorciers ne sont plus des apprentis (qui ont droit à l’erreur et aux tâtonnements de l’apprentissage). Ils sont devenus des assassins, tout simplement.
    Comment le dire autrement ?
    Et nos vaillants sénateurs qui renâclent à interdire les néonics sont ???
    Et notre loi sur la biodiversité (du 20 juillet) qui accorde une rallonge jusqu’à 2020 est, comment le dire ?, suicidaire ?

  • Pesticides en ville

    Le PLU 2016 de la Ville de Clermont-Ferrand cherche à se libérer des contraintes imposées par la législation sur l’environnement : Plus de trame verte et bleue, pas de ceinture verte. En guise de politique nature en Ville, un flot de mots-valises qui n’engagent à rien. L’incinérateur, devenu régional en catimini le 27 juin va contribuer (il le faisait déjà) à enrichir l’air de la ville en polluants spécifiques.
    Il y avait déjà nombre de pesticides, agricoles et non agricoles en 2005 ! Mais pas de glyphosate, alias round-up considéré comme inoffensif en 2011 par les services de la Ville: RV: PESTICIDES, « Pesticides dans une aire de jeux d’enfants ».
    AH oui, le glyphosate n’a pas été mesuré dans l’air de la ville, parce que les techniques n’étaient au point.
    Elles ne l’étaient pas non plus pour mesurer sa présence dans l’eau, en 2002, du moins Phyt’eauvergne ignorait que glyphosate et AMPA, la molécule de dégradation encore plus toxique étaient détectées depuis les années 90…
    En revanche, les mesures de Phyt’eauvergne ne sont plus guère financées, sur les pesticides, après les premiers résultats « encourageants » de 2005 et 2007.

  • Glyphosate ennemi

    Sus au glyphosate, cette molécule herbicide qui compte à présent plus de 700 formulations commerciales!
    Le 24 juin 2016, l’autorisation, en Europe, a été renouvelée pour 18 mois; elle était en débat depuis 2012.
    Glyphosate seul, ses formulations commerciales 10 000 fois plus toxiques, « enrichies » en surfactants déciment végétaux, animaux, bactéries, tout ce qui vit dans les sols, sans parler des atteintes à la santé des humains.
    Comment se faire entendre des autorités qui refusent de l’interdire ?
    Quel rôle jouent les pétitions ? Alors que Avaaz et un petit nouveau, SumOfUs, multiplient les appels.
    Et cela est-il bon pour notre information?

  • Augmentation foudroyante en 2014

    En 2014, les agriculteurs ont acheté 16% de produits phytosanitaires de plus.
    Jardiniers amateurs et gestionnaires d’espaces verts ont diminué de 2, 2% chaque année pendant trois ans, puis ont ré-augmenté de 10% en 2014.
    L’explication serait conjoncturelle : printemps doux, saison pluvieuse etc…
    Et les néocotinoïdes utilisés pour « enrober » massivement les semences (légumes comme grandes cultures) doivent être en partie responsables de cette augmentation. Mais, en 2014, une étude a montré qu’ils n’étaient pas utiles : ils disparaissent de la plante avant l’arrivée des ravageurs spécifiques (ne tuant que les insectes non-cibles) et n’augmentant pas les rendements du soja.
    En même temps, O surprise (?), les semenciers et fabricants de poisons annoncent la diminution de leurs bénéfices, et des licenciements à travers le monde. Le capitalisme globalisé nous avait habitués à la séquence inverse : bénéfices accrus suivis de « dégraissage » (cf Michelin et autres).
    Alors ? cela ressemble à des précautions de panique : faire des provisions avant une interdiction prévisible.
    Déjà, l’interdiction de l’atrazine avait été retardée d’un an à cause des stocks qu’il fallait utiliser.
    Comme un drogué qui stockerait son crack avant la fin de la fabrication.
    Mais hélas, il s’invente tous les jours de nouveaux poisons et drogues.
    RV: ci-dessous, « désherber, un plaisir avec enlist duo ». « Herbicides dans une aire de jeux d’enfants ».

    RV: ci-dessous, « désherber, un plaisir avec enlist duo ». « Herbicides dans une aire de jeux d’enfants ».

  • Perturbateurs endocriniens en justice

    Alors que la Commission européenne n’a toujours pas publié, et ce avec 2 années de retard, les critères scientifiques qui vont permettre d’exclure les pesticides et biocides perturbateurs endocriniens, le Tribunal de la cour de justice de l’Union européenne donne suite aujourd’hui à une plainte de la Suède et reconnaît que la Commission européenne en ne publiant pas ces critères dans les délais à violé le droit de l’Union !

    C’est une grande victoire juridique pour tous les défenseurs de l’environnement et de la santé. Il faut maintenant que la Commission européenne arrête de perdre du temps et publie sans délai des critères scientifiques réellement protecteurs qui permettront d’exclure les pesticides et biocides perturbateurs endocriniens afin de protéger la santé des européennes et des européens… et celle des générations futures !
    voir ci-dessous « Haro sur les PE, qu’est-ce? » et « L’abeille au Sénat ».

    Et, surtout, le livre de Stéphane Horel « Intoxication » paru à La Découverte en novembre !

    https://www.generations-futures.fr

  • coucou, revoilà les rats taupiers

    On les croyait l’objet de toutes les sollicitudes. La lutte précoce et collective, mise en place fin 2012 – à titre expérimental- par la LPO était en train de porter ses fruits.
    Il suffit d’un mot : « raisonnée ». La lutte sera aussi, nous dit, le 23 octobre 2015, l’arrêté de M. le Préfet « raisonnée ». Le garant de la salubrité publique emploie un terme créé par l’agriculture raisonnée, ce faux-nez des pesticideurs, inventé en 1992 pour contrer les éventuels bienfaits de la loi sur l’eau. Hélas, un jugement a admis que ce faux-nez était un bienfait pour l’environnement !
    De plus, comment peut-on, dans un décret, ordonner de protéger les prédateurs naturels, à plume et à poil, des rats taupiers, tout en classant « nuisibles » les prédateurs poilus ?

    RV dans cette rubrique : « Que faire des campagnols », « Les rats taupiers nous emmènent très loin », et « colloque taupiers ».

  • OMS et pesticides

    Le 25 juin, l’OMS déclare cancérigènes ou risqués pour l’Homme, 3 pesticides : le DDT, le lindane et le 2,4-D.
    C’est le résultat, comme le précise l’association « Génératione futures » du travail de 26 experts de 13 pays différents, réunis à Lyon siège du Circ.

    Et, mais, bien sûr, les avis du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), relayés par l’OMS ne sont pas contraignants.
    Bravo : Les deux insecticides sont interdits en France; le DDT en 1970, le lindane en 1998. Mais ils n’étaient pas considérés comme dangereux pour les êtres humains. Leur interdiction n’était pas générale dans le monde et ne portait que sur des usages agricoles.
    Le lindane restait à usage pharmaceutique, pour les poux de nos enfants ! Quant au 2,4-D, herbicide favori des jardineries, recommandé même en EAJ (emploi autorisé en jardin), nouveau sur la liste, il est classé « peut-être » cancérigène.Et, précise l’association « Générations futures », a des effets « immunosuppresseurs »
    La nouveauté de l’OMS est de reconnaître leur action « immunodépressive », avérée chez l’animal et donc « possible » chez l’Homme. 2,4-D et DDT sont aussi des perturbateurs endocriniens.
    Il semble que, de plus en plus, le danger présenté par les PE soit enfin reconnu !
    RV ci-dessous « Haro sur les PE »; « EAJ, emploi autorisé »; « Néocotinoïdes »; et « Printemps silencieux ».

  • Printemps silencieux

    En 1962, Rachel Carson voyait venir des « Printemps silencieux », des années où les oiseaux ne chanteraient plus en faisant leurs nids, car décimés par les insecticides.
    1962, c’était hier: c’est aujourd’hui
    La généralisation des pesticides dans notre agriculture compétitive, destinée à nourrir le monde, le détruit.
    En particulier les graines enrobées, tant appréciées par les donneurs d’ordre des agriculteurs car la plante, devenue productrice d’insecticide, tue les insectes tout au long de sa vie… (voir plus bas: NEOCOTINOIDES)
    Ce printemps aucun oiseau n’a chanté dans un petit hameau cerné de maïs fourrager. Incrédulité générale: « mais ils chantent, j’en entends », oui quelques-uns chantent, d’autres ont fait leur nid dans les hameaux voisins où l’exploitation du sol n’est pas développée à cet extrême.
    La disparition des oiseaux est générale et leur silence commence à se faire entendre !

  • Brève histoire des pesticides

    Les pesticides ont envahi notre vie. Ils sont à présent partout: dans la maison, les rues, les prairies dites « naturelles », l’eau que l’on boit et les rivières où les moules perlières achèvent de mourir, dans les sols.
    Ils sont généreusement répandus, souvent d’avance, avant même que le « ravageur » se manifeste; ils rendent résistantes les mauvaises herbes.
    Ils détruisent les abeilles et déforment nos enfants.
    le Puy-de-Dôme est un hôte fastueux des pesticides, grâce aux Grandes Cultures, censées empêcher le Monde de mourir de faim.
    Vraiment ?
    PS : le mot mortel « néonicotinoïde » a été abrégé en « néocotinoïde » ! Cela n’empêche pas ces perturbateurs endocriniens d’être dévastateurs pour tout ce qui vit, des vers de terre à nos enfants, dès avant leur naissance.